Aujourd’hui, on présente notre sport de prédilection : le Kite-mountainboard. Comment il est apparu, en quoi consiste sa pratique, et qu’elles sont les marques et les riders qui ont contribué à son développement.
Kite + Mountainboard = Kite-Mountainboard
L’équation est simple. Elle a le mérite d’être rappelée. Le Kite-Mountainboard, aussi appelé Landkite est une discipline qui marie le Kite et le Mountainboard. Dit autrement, il s’agit de se faire tracter par un cerf-volant de traction pour rouler sur une planche de mountainboard.
Faisons donc un point sur ces deux activités.
Le Kite d’abord. Sous ce nom, j’entends la pratique du cerf-volant (sur laquelle nous n’allons pas faire l’historique puisqu’il remonte à des milliers d’années !), et plus particulièrement la pratique du cerf-volant de traction, ou powerkite.
Le powerkite consiste justement à utiliser un cerf-volant dans le but de générer de la puissance pour se faire tracter. Initialement, il s’agissait uniquement de l’aspect sportif du cerf-volant et les pratiquants s’amusaient à se faire tirer à pieds, ou à sauter. De cette pratique est né le freestyle, qui consiste à faire des figures avec son corps en sautant. Rapidement, on a compris que l’on pourrait utiliser cette puissance pour avancer sur une embarcation, qu’elle soit aquatique (kitesurf), terrestre (buggy et mountainboard) ou neigeuse (snowkite ou ski-kite).
Au même moment, quelque part dans les Rocheuses, aux USA, des snowboarders en manque de neige inventaient le mountainboard pour pouvoir s’amuser en été. Avec des plateaux de snowboards découpés sur lesquels des trucks étaient fixés, les petits gars du Colorado commençaient leurs premières descentes et devenaient (sans le savoir) les pionniers de ce nouveau sport. Rapidement, ils deviennent les premiers à fabriquer et commercialiser des modèles de série sous le nom MBS Mountainboards. En France, une petite marque super innovante fait également ses premiers pas dans les années 2000 en sortant des mountainboards pour la descente, mais aussi pour une utilisation en kite : Kheo Mountainboards.
Avec l’explosion du kitesurf sur les plages de l’héxagone, la pratique se fait de plus en plus connaitre et l’on voit apparaitre de plus en plus de cerfs-volistes à roulettes sur les plages le Dimanche : le kite-mountainboard est lancé !
Landkite : plus vite, plus haut, plus fort !
En utilisant les premiers cerfs-volants de traction avec leur planche, les pionniers ne s’imaginaient pas forcément que leur discipline évoluerait vers des sommets de performance. C’est pourtant ce à quoi le landkite est destiné, repousser les limites des deux disciplines sous une nouvelle forme, encore plus sexy !
Car, pour ceux qui en douterait encore, le landkite permet de réaliser des prouesses inouïes, et notamment en termes de vitesse.
C’est bien là l’avantage d’utiliser le vent comme moteur : la puissance est sans limite !
Si le record du monde de vitesse à la voile est désormais détenu par un multicoque, il a longtemps été disputé entre plusieurs Kitesurfeurs, dont un français, Alex Caizergues. Sur terre, la palme est un temps revenu à un pilote de kite-buggy (Arjen Van Der Tol, Pro Rider Peter Lynn) ayant dépassé la barre des 133 km/h sur le lac asséché d’Ivanpah (Californie) avant que le record ne s’envole (pour longtemps) et n’atterisse dans les mains de l’anglais Richard Jenkins et ses 202,9 km/h, record établi sur le même spot d’Ivanpah.
Côté Landkite, les chiffres ne parviennent pas exactement à rivaliser avec l’exploit de Jenkins, mais un français, Thierry Collado a établi un record en 2018 à 99,6 km/h sur le spot de la Franqui (près de Leucate), faisant la preuve une fois de plus que les sports de traction terrestre pouvaient atteindre des vitesses absolument effrayantes.
La vidéo du record de Thierry :
Un peu plus près des étoiles
Mais c’est bien dans les airs que le kite-mountainboard va gagner ses lettres de noblesse.
Comme dans toutes les disciplines sportives de glisse, le freestyle est un peu la catégorie reine ! Avec le landkite, le jump va prendre une toute autre ampleur et offrir à ses adeptes les plus acharnés des possibilités défiant toutes les lois de la gravité.
Des la fin des années 2000, et l’arrivée sur le marché des ailes depower pour le freestyle (Flexifoil, Ozone, etc.), les landkiteurs européens vont commencer à repousser les limites du freestyle en poussant au max le potentiel de leur matériel. On voit ainsi fleurir dans les années 2010 des compétitions un peu partout en France, en Allemagne ou au Royaume-Uni, réunissant les meilleurs freestyleurs de la planète.
Avec les planches de mountainboards qui s’allègent, les plateaux qui gagnent en explosivité et les ailes de plus en plus performantes, les exploits des landkiteurs ne cessent de grossir, et avec eux le répertoire de figures.
En Angleterre, le prodige s’appelle Lewis Wilby et en 2010 déjà, le gamin de l’Essex County et ses petits copains font parler la poudre sur les magnifiques spots herbeux de la côte Est.
En adaptant une partie des tricks de wakeboard au landkite, les premiers freestylers de très haut niveau inventent un répertoire de tricks hyper-techniques et particulièrement impressionants qui n’aura de cesse d’être peaufiné par tous les amateurs de la discipline.
En France, à la même période, un championnat de France de kite-mountainboard réunit la crème des landkiteurs de l’héxagone qui se font une mission de nous rappeler à chaque étape que le niveau des frenchies n’a rien a envié à leur voisins british.
On y croise déjà un certain Lolo BSD, Landkiteur du team Flysurfer, voleur de pentes et gourou du snowkite que l’on retrouvera invariablement sur tous les podiums des compétitions européennes de la décennie à venir.
Kite-Mountainboard : le bilan en 2022
Petit à petit, les ailes de kitesurf à boudins de chez Flexifoil ou Ozone ont disparus des spots de landkite pour laisser la place à des ailes terrestres à caissons, dédiées au Freestyle. Avec des ailes comme les Twinskins chez Peter Lynn (Guerilla, Phantom, Synergy, Charger), et bientôt les Flysurfer Speed (1 à 4), puis Soul, les landkiteurs se voit remettre entre les mains des machines à jumper, et des ailes à la portance inifinie, ouvrant ainsi la voie à des tricks de plus en plus aériens.
Le matériel à atteint son pic technologique et chaque rider peut trouver une planche qui lui est adaptée, qu’il souhaite s’envoler, speeder ou simplement commencer à rouler.
MBS Mountainboards continue de produire des planches de descente et de kite, au côté de marques comme Trampa et ses planches haut de gamme made in UK. En 2021, Kheo revient sur le devant de scène avec une gamme entièrement remaniée, et orientée vers les néophytes.
Désormais, le kite-mountainboard se pratique aussi en « backcountry », en balade, dans l’arrière pays valloné, ou en Raid sur les plages, pour avaler le plus de kilomètres possible.
Le Landkite à déjà plus de 20 ans et bientôt les pionniers seront comme ces vieilles légendes du skate ou du surf qui ont défriché pour les jeunes générations les bases d’un sport qui n’a pas fini d’évoluer et qui réserve certainement encore bien des surprises.